Keir opina d'un mouvement de tête avant de cligner des yeux. Il aimait bien Adam, l'incident de la flèche était complètement oublié. Les animaux ne jugeaient pas, ils pardonnaient généralement facilement aux hommes. Ce qui était bien le contraire de sa maîtresse qui n'allait pas accepter la dominance d'Adam aussi facilement que le chien.


Le château n'était pas loin et voyant que la demoiselle se mettait en route à pied, Darren se contenta d'aller chercher le cheval et de le guider en marchant aux côtés d'Elvire.
Il était calme à présent mais s'était muré dans un silence qui devait être pesant pour la jeune femme, parfois cela arrivait au soldat de se renfermer pour réfléchir plus tranquillement.

Keir ne se fit pas prier il se jeta sur l'assiette devant lui et commença à s'empiffrer de la nourriture qu'on venait de lui servir. C'était délicieux, il savait qu'on le gâtait car Aliisa le nourrissait ainsi par moment, lorsqu'il s'était bien comporté ou parfois juste pour lui faire plaisir. Le chien était aux anges.

Aliisa finit par émerger lentement de son état inconscient, elle ouvrit lentement les paupières et regarda autour d'elle.


Darren salua la demoiselle ploiement avant de se rendre à l'écurie pour récupérer sa propre monture. Le cheval lui donna un coup de naseau avant de hennir doucement. Le soldat sourit  à l'animal avant de prendre les rennes et de se mettre en selle. Il avait du travail à effectuer, et ce n'était pas une mince affaire.

Keir releva la tête tout en se léchant les babines qui étaient encore pleine de nourriture. Le jeune animal n'était pas contre un bon repas tout les jours, mais ce n'était peut-être pas une bonne idée. Gourmand comme il était Keir allait s'empiffrer au point de se rendre malade à chaque fois.

Aliisa reconnut alors la pièce, elle grimaça et reposa la tête sur l'oreiller. Elle était de nouveau chez Adam. Génial…et puis vu sa condition physique elle ne pouvait rien faire pour le moment.


Darren fonçait en direction du château de son maître, il n'avait pas de temps à perdre aujourd'hui. Le soldat avait du pain sur la planche, entre autre l'histoire de la voleuse à régler, et il ne savait toujours pas comment s'y prendre pour cette affaire là.

Le chien opina d'un mouvement de tête, il lécha une dernière fois l'assiette vide avant de se mettre en route à la suite de l'humain. Il avait bien envie de se dégourdir les jambes après ce bon repas, même si sa patte était encore légèrement douloureuse de temps à autre.

Aliisa resta les yeux ouverts un certain temps, elle était incapable de bouger pour l'instant. La jeune fille souffla en se demandant où pouvait bien se trouver Keir.

-François-

Mirianne avait raison, le pape ne la laisserait pas s'en tirer d'affaire ainsi. Surtout, quelle excuse pourrait-elle prendre pour une demande de divorce ? Ils n'avaient aucun lien de parenté puisque la lignée d'Henry XVIII dont elle était issue était encore "récente" par rapport aux autres familles royales, donc aucune sortie de secours ne s'offrait à elle. Aussi, elle ne pourra pas faire comme son père avec catherine d'Aragon, à savoir prétexter qu'on ne peut épouser la femme de son frère, pour mettre fin au mariage ...

-En effet, le pape ne vous laissera pas fuir. Mais puisque nous avons convenu un accord, une trève pour cette nuit, ne pourrions-nous pas dormir ? Il n'est plus heure à débattre, nous aurions tout le temps nécessaire à cela dans les jours, les mois, et les années à venir puisque vous ne semblez pas prête à capituler ...

Le roi ne ressentait pas de fatigue pour le moment, personnellement, mais demain était le jour de leur mariage, bien que la jeune femme était dans l'ignorance, alors pour ne point s'attirer les doutes de cette dernière, feindre la venue du sommeil était la tactique la plus sûre pour qu'elle s'endorme au plus vite.


-Rosalya-

Rosalya n'aimait pas être surprotégée, qu'on la suive dans le moindre de ses pas, qu'on surveille le moindre de ses gestes, et c'était certainement une des raisons les plus probable qui pourraient la pousser à fuir : avoir la liberté, ne serait-ce que quelques heures. Mais pour le moment la jeune femme ne se doutait pas des projets de son fiancé la concernant, et ne s'occupait que du moment présent, qui était des plus agréables.

-Certainement ... Répliqua t-elle, -Certainement ... Et vous ? Avez-vous manquer quelque chose ou suis-je dans une catégorie où il me faut prouver ce que je vaux ?

Demanda t-elle, avec une moue à la fois faussement hésitante et provocatrice.


-Louis-

-Si je ne voudrai plus entendre parler de vous, je pourrai toujours vouloir de la belle vision que vous m'offrez. Vous êtes en tout point charmante sur le plan physique, même si votre côté rebelle accentue votre agréable air farouche, et je ne vais certainement point me priver de voir une belle personne telle que vous ...

C'était à la fois un compliment et une moquerie. Moquerie dans le sens où elle n'arrivera pas à se débarasser de lui, et compliment car ses paroles étaient vraies. Il avait devant lui une belle et rare pièce de collection, et pour aucune raison, il ne voudrait se voir arracher cette belle poupée des mains. Elle était à lui désormais, et point à un autre. POur le moment, elle l'intéressait, il la voulait, il l'aurait.

-Ne vous en faîtes point, Seigneur, ce n'est en aucun cas une offense. J'apprécie l'honnêteté de votre fille, c'est un diamant rare dans ce monde corrompu, ne trouvez-vous pas ? Je vous félicite de ne point avoir enseigné à votre fille l'art de l'hypocrisie et de l'avoir laissé avec cette étonnante et magnifique franchise.

Hypocrite, faux-semblant ! Voilà ce qu'on aurait envie de crier à ce jeune prince bien hautain. Que dire de Louis ? Lui, il n'était pas corrompu, mais il corrompait, ce qui en soit était pire.

-Maintenant que cette perle est ma fiancée, je ne veux en aucun cas qu'elle soit abïmée. Que je vois une égratignure suspecte et je vous promets que des explications je viendrai vous réclamer. Et cela, Seigneur, ne pourra point jouer en votre faveur ...

Et c'est sur cette menace à peine voilée que Louis tandis son bras à sa future femme pour qu'ele s'en saisisse afin qu'ils puissent aller se promener.

-Venez-vous, très chère ? Nous devons faire connaissance, il me semble ...

-Louis-

De son côté, Louis était fier. Cette jeune femme était encore mieux qu'il ne le pensait : belle, farouche, mais elle possédait un certain raffinement dans ses paroles qui ne faisait que rendre ses mots encore plus poignants. Elle n'avait pas peur des représailles visiblement et quand elle voulait dire quelque chose, Annabelle ne se faisait pas prier pour faire part au monde son mécontentement. Un modèle de demoiselle rare, très rare, que lui, le magnifique Louis avait déniché. De plus, elle semblait indépendante et ne demandait visiblement pas beaucoup d'entretien.
Parfait.
Elle était absolument parfaite. Et comme dit précédemment, la seule chose qui préoccupait Louis était laffaçon dont il allait la ramener lors du diner familiale en l'honneur du mariage de son frère. Ha ! Peut-être que la rebelle verrait ça comme un moyen d'échapper temporairement à son tyran de père.

-Bien, allons nous dégourdir les jambes. Sur ce, Sur, nous prenons congé.

A la suite de ces mots, il fit une gracieuse mais courte révérence puis tourna les talons quand l'âne qu'était sa future épouse lui fit l'honneur de sa compagnie.

-Sachez que je me doute que vous ne me suivez pas par envie de m'accompagner mais pour une raison qui vous est personnel. Et je n'en vois nullement un inconvénient puisque le résultat est le même. Savez-vous que votre présence est rafraîchissante : vous êtes différente des autres dames qui veulent mzs bonnes grâces ... Enfin, qu'elles-vous m'apprendre sur vous même ?

La jeune femme ne décrocha pas un mot, se forçant à sourire ce qu'elle détestait par dessus tout, lorsqu'ils furent enfin seuls dans le jardin, elle lâcha son bras et recula d'un pas.

Ne pouvez-vous donc pas annuler notre futur mariage? Je serai la pire des épouses croyez-moi, je ne suis pas faîte pour cela...je suis plus une guerrière qu'une gente dame...

- Tristan -

Il l'écouta attentivement. Ce qu'elle lui apprenait ne l'étonnait pas trop.

- Hélas! Je suis tout aussi peu enthousiaste que vous, mais je ne peux hélas pas annuler ce mariage. Mais j'espère que nous finiront par nous entendre, à défaut de nous aimer. Je ferais de mon mieux pour que vous vous plaisiez ici, et j'espère que vous feriez de votre mieux aussi. Mais merci de m'avoir confié vos pensées.

- Annabelle -

Elle devait avouer qu'il lui offrait une large liberté, mais ce serait toujours moins que ce qu'elle avait ici. Note que avec son père, elle avait parfois l'impression d'être en cage.

- J'avoue que votre proposition est tentante. Mais je sais résister à mon père sans vous, comme vous le voyez, je suis encore vivante. Et juste le faîte d'accepter ce mariage donnerait raison à mon père, ce que je refuse. Alors, comme je le disais précédemment, je ne le laisserais pas me marier. Et je ferais tout ce qui en mon pouvoir pour y parvenir. Et rien de ce que vous le direz ne me fera changer d'avis, et ne tentez pas de m'acheter avec de belles paroles.
Néanmoins, parlez moi de ce frère que vous semblez ne point aimer.

-Louis-

Louis regarda la jeune femme assez distraitement quand elle eut fini de parler. Il était plongeait dans ses pensées en quelque sorte : cette fille était vraiment têtue et nul doute que sa volonté est difficilement ébranlable. Comment allait-il faire pour la rendre moins méfiante et la faire accepter leur mariage ? Oh et bien, elle finira bien par craquer un jour, nul doute là dessus ...

-Je vois que vous êtes fermement décidée à ne point accepter nos fiançailles ... Je ne puis rien garantir quant à retirer ma proposition, vous me convenez tout à fait, et je doute que votre père ne se laisse faire si facilement. De plus, si j'annule nos contrat de mariage, je me verrai dans l'obligation d'épouser une femme choisie par mon frère et non un choix que j'aurai fait moi-même, et à cela, je ne puis m'y résoudre. J'espère que vous ne m'en tiendrai pas rigueur ...

Oh mais ses paroles étaient tout ce qu'il y a de plus vraie n ce monde, seulement, il s'en servait pour atteindre son but ... Louis est un manipulateur, et manipulateur il restera.

-J'avoue être impressionné par vos décisions qui restent sans changement depuis des années ... Vous êtes fidèle à vos convictions et cela force le respect, c'est un fait. Mon frère ? Il est pour moi ce que votre père est pour vous. À la différence qu'il a tout un royaume derrière lui, et bientôt l'Angleterre pour le soutenir une fois son mariage passé. Je le déteste, si je ne puis dire haïs. Un exemple de son comportement : il a planifié le meurtre de l'ancien fiancé de notre soeur Victoire, alors que de toutes les personnes proches de lui, elle était celle qui lui faisait le plus confiance. Cette union ne l'arrangeait pas alors il ne s'est pas dérangé pour éliminer froidement l'obstacle ... Il est certes mon roi mais aussi mon frère et je n'approuve pas son indifférence envers notre famille ... Dois-je développer plus ?

-Louis-

Le prince fronça les sourcils, devinant qu'il avait une erreur : sous-estimer les capacités née compréhension de cette demoiselle. Contrairement aux autres, et même si elle possédait une beauté rare, elle ne passait pas son temps à se pouponner et avait de l'esprit. Vu la réputation de sa fiancée, il aurait dû le prévoir. Mais quelque part, cela ne fit que l'enchanter, au final, elle était encore bien plus intéressante que prévu.

-Vous êtes bien intelligente, cette intelligence dans la gente féminine est en général gâchée par leur préoccupation de l'apparence. Mais vous, vous ne semblez guère gravement atteinte par cette phobie du physique ... En effet, nous resterons chacune sur nos positions, bien que je puisse comprendre que donner raison à votre père serait donner comme donner raison à mon frère pour moi ....

Puis, la jeune femme se détacha de son bras, visiblement effarouchée. Réaction face à laquelle Louis leva les yeux au ciel.

-Si la simple raison pour laquelle je voudrai une épouse que je choisis moi, j'aurai pu prendre n'importe quelle épouse, une française directement, plutôt que de prendre la peine de me déplacer jusqu'en Écosse. Il me faut quelqu'un d'esprit, assez farouche pour ne pas se plier aux règles, et par votre réputation, vous êtes venue jusqu'à mes oreilles ... Quand vous assassiner, François ne prendra ce risque, il se retrouverait avec le roi d'Écosse sur le dos, et je doute que ce soit ce qu'il désire. De plu, Victoire est une femme, elle ne peut pas faire grand-chose pour se venger, ce qui n'est pas mon cas ...

C'est trop aimable, mais je pense pas trouver l'amour, je ne suis pas vraiment une dame de sentiment. Cependant si vous aussi vous tombez amoureux d'une demoiselle je vous laisserai la voir et vivre votre amour avec elle, je m'effacerai.

- Annabelle -

- Nous pouvons très bien nous " affronter " sans pour autant être ennemi. J'ai l'air de vous avoir motiver, ce n'était pas le but, mais enfin, ce qui est fait est fait. Si c'est un défi que vous voulez, je ne m' oppose pas. Voulez vous ajoutez une donne supplémentaire? Par exemple, quel avantage en tirera le gagnant?

Autant jouer jusqu'au bout. Elle savait que la donne qu'elle proposait était à double tranchant mais il savait falloir prendre des risques.

Un membre de sa famille... il n'y avait que son frère qui comptait pour elle, mais elle préférait ne pas songer à cela pour l'instant. Elle écouta l'histoire de l'aimée de l'ainé, ça pourrait toujours être utile. Si ça l'empêchait de faire du mal à Tristan, alors c'était tout aussi bien.

- Mais je suppose que cela va changer bientôt: vous ne comptez pas rester une menace mineur, je parie.

Après tout, les hommes étaient tous les mêmes

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- Tristan -

- Je vous remercie, mais je me voit mal faire cela alors que vous serez malheureuse. Mais ne nous précipitons pas trop vite dans l'avenir, personne ne sait de quoi demain sera fait, aussi mieux vaut il ne jamais dire " jamais". Vous pourriez être agréablement surprise